Profils de couleurs, codecs vidéo, LUTs & Bits
Pour aller plus loin dans la qualité de l'image capturée par son drone ou sa caméra DJI, il est possible sur certains appareils d'utiliser divers modes :
- Profils de couleurs
- Codecs vidéos
- Mode 10-Bit (ou plus)
Dans cet article, nous faisons le point sur ces technologies avancées, plus accessibles qu'il n'y paraît.
Nous allons expliquer chacune d'entre-elles à travers l'implication qu'elles ont vis-à-vis de la vidéo.
Explications sur les modes 8-Bit, 10-Bit, 12-Bit, etc...
Ici, nous vous proposons de découvrir la notion de comprendre qu'est-ce que cela implique d'enregistrer sa vidéo en 8-Bits, 10-Bits ou même 12-Bits.
Qu'est-ce qu'une vidéo et pourquoi c'est autant volumineux ?
Tout d'abord un petit détour sur le concept de vidéo en lui-même est à effectuer pour bien comprendre la suite.
La vidéo est une succession d'images mises les unes à la suite des autres à une, pour reproduire le mouvement. C'est pourquoi, les vidéos sont bien plus volumineuses que les images.
Ainsi, les vidéos originelles qui sont capturées par la grande majorité des appareils sont largement compressées afin de palier à ce problème de volume.
Si l'on enregistrait une vidéo avec la quantité maximale d'information capturée par les capteurs, la taille des fichiers serait tellement volumineuse qu'ils seraient pour la majorité des machines et lecteurs impossibles à traiter (par exemple, impossible à lire).
Calcul théorique de la taille d'une vidéo originelle, non-compressée
La formule
Tout d'abord, la taille d'un fichier vidéo est définie par la durée de la vidéo et le volume de donnée qu'elle accumule à chaque instant T.
C'est pourquoi on cherche à déterminer le débit binaire.
Le débit binaire se définit comme le volume de donnée emmagasiné d'une vidéo chaque seconde.
La formule du débit binaire est la multiplication (produit) de :
- La profondeur de couleur l'image
- La définition verticale de la vidéo
- La définition horizontale de la vidéo
- La fréquence d'image
Profondeur de couleur (Bits)
La profondeur de couleur correspond au nombre de couleurs disponibles. On repère ce facteur via les appellations "8-bit", "10-bit", "12-bit".
Plus une image est riche en Bits, plus elle dispose d'informations et est plus simple à étalonner. L'image sera également d'une meilleure qualité car les nuances seront mieux transcrites.
Pour se rendre compte de la différence entre les différents niveaux de Bits :
- Une image 8-Bits propose = 16 777 216 de couleurs possibles.
- Une image 10-Bits propose = 1 073 741 824 de couleurs possibles.
- Une image 12-Bits propose = 68 719 476 736 de couleurs possibles.
Lisez notre article sur les pixels et le fonctionnement d'une image numérique pour en savoir plus.
Comme en général, il y a trois canaux de couleurs (Rouge, Vert et Bleu (RVG / RGB)), ce sont les valeurs 24-bit, 30-bit et 36-bit qui sont retenues.
Dans notre exemple, on va prendre une vidéo classique enregistrée en 8-bit.
On retient donc le nombre 24.
Définition verticale et horizontale
En autre facteur, on avoir le nombre de pixels de la vidéo (on parle bel et bien de la définition vidéo).
Par exemple en FHD (Full HD, 1080p) on prendra en facteur, 1920 et 1080.
Fréquence d'image (Nombre de IPS / FPS)
Enfin, le dernier facteur est la fréquence à laquelle les images sont affichées, ce qui se traduit par le nombre d'images par seconde.
Par exemple, 60 images par seconde.
Calcul & Résultat & Interprétation
Ainsi pour une vidéo que l'on considère comme classique, filmée en 8-bit (24), en 1920 x 1080 et à 60 IPS, cela donne :
24 x 1920 x 1080 x 60 = 2 985 984 000 bits/s, ce qui revient à 0,37 Go par seconde.
En filmant en 1080p à 60 fps via un appareil classique, on comblerait 1 To (1000 Go) en seulement 45 minutes de vidéo.
Pour recontextualiser, c'est comme si la moitié d'un film remplissait l'entièreté du disque dur d'un ordinateur doté d'un 1 Terra de mémoire.
Comprendre les profils de couleur
Origine et fonctionnement des profils de couleurs
D-Log, Dlog-M 10 Bits, D-Cinelike ou encore HLG, sont autant de profils de couleurs que l'on peut retrouver sur les appareils DJI.
Mais qu'est-ce que c'est en réalité ?
Il s'agit simplement d'une conséquence du point précédent. Pour obtenir une image de la meilleure des qualité, il faut plus de données, mais il n'en faut pas trop, car sinon le fichier sera trop volumineux (un fichier trop volumineux implique des difficultés d'exploitation (transport, stockage, diffusion...)).
L'enregistrement à l'aide de profils de couleur reste bien plus volumineux que le mode de capture standard car il enregistre en général plus de données.
Les profils de couleurs peuvent être prévus pour choisir une proportion précise de donnée (habituellement supprimée) pour permettre de meilleures modifications en post-production ou une meilleure image de base.
C'est là, la différence avec le fait de filmer au format RAW (pour "brut") comme le font certains technologies comme Apple Pro Res RAW (bien qu'il y a ait en encore encore de la compression mais à niveau moindre).
Le format RAW capture un maximum de donnée sans forcément être sélectif sur cette dernière, tandis que le profil de couleur est plus sélectif dans la donnée supplémentaire qu'il accepte de traiter.
Les profils de couleurs DJI sont en particulier optimisés pour être meilleurs dans les couleurs sombres et claires.
De plus, ces profils de couleurs peuvent autoriser l'enregistrement à un niveau de Bits supérieur. C'est le cas par exemple du Dlog-M 10 Bits que l'on retrouve sur le DJI Air 2S, qui permet d'obtenir une image de meilleure qualité en comparaison à l'image capturée via le mode normal, lorsqu'elle a été éditée en post-production.
Pour les projets professionnels qui nécessitent l'homogénéisation de différents plans capturés avec différentes caméras, c'est l'idéal.
Le cas de la LUT (Table de correspondance)
D'ailleurs, les LUTs (ou tables de correspondances) sont des fichiers au format .cube permettent d'homogénéiser plusieurs fichiers, en leur attribuant une colorimétrie similaire. Lorsque les fichiers vidéos sont issus de différents appareils, leur enregistrement dans un format plat ou via un profil de couleur simplifie cette normalisation.
La colorimétrie d'un profil de couleur de correspond par forcément à la colorimétrie des écrans actuel qui elle-même une sorte de profil de couleur universel : Rec.709.
Afin d'obtenir les meilleurs résultats, il est intéressant d'appliquer une LUT qui va convertir le profil de couleur de votre appareil en Rec.709. Votre espace colorimétrique est ainsi préparé : le fichier est prêt à l'étalonnage et vous pouvez visualiser les réelles couleurs de votre vidéo sur un écran.
Les LUTs sont des préréglages qui permettent aux images de bénéficier d'une modification colorimétrique supérieure. Elles sont particulièrement efficace avec les vidéos aux formats peu compressés et permettent dans le cadre de projets audiovisuels de s'assurer de la cohérence de tous les plans.
Comprendre les codecs vidéo
À l'heure actuelle, on aura beau être sélectif dans la quantité de donnée captée, le problème est plutôt du côté des lecteurs. En effet, pour afficher une telle quantité de donnée, cela nécessite une puissance de calcul incroyable, qui n'est pas à la portée des appareils grand publics.
De plus, aujourd'hui, la 4K est devenue un standard, filmer au ralenti nécessite un nombre d'images par seconde élevé, et les profondeurs d'image 10-bit et 12-bits sont de plus en plus présentes. Tout cela implique plus de donnée à traiter et surtout à potentiellement stocker.
C'est pourquoi, dès la production même d'une vidéo, au sein de la caméra, une compression de base est effectuée.
Cette compression de base, elle est effectuée par différentes technologies, et il va s'agir des codecs vidéos. Ces technologies compressent de manière intelligente la vidéo, afin de réduire de façon optimale la quantité de donnée, tout en gardant qualité vidéo correcte.
Et surtout, cela simplifie la lecture de ces fichiers par nos divers appareils du quotidien (ordinateur, smartphone, téléviseur, etc...).
Vous avez peut-être entendu parler de H. 264, H. 265 ou encore Apple Pro Res. C'est bien de cela qu'il s'agit.
Conclusion
L'intégration intelligente de technologies audiovisuelles au sein des appareils DJI est l'une des forces de l'enseigne. En effet, les produits DJI sont simples à utiliser et en réalité, certains s'avèrent être de véritables outils avancés de production audiovisuelle.
Désormais, tout le monde peut se mettre à utiliser les codecs vidéo avancés et modes de captures plats pour obtenir plus d'informations et bénéficier d'une meilleure image en post-production.
Nous espérons que cet article vous a permis d'y voir plus clair sur les codecs, les modes et profils de couleurs.